Big Slick est une main de premier choix que les joueurs attendent avec impatience, mais cela peut aussi être une main terrible si vous ne savez pas ce que vous faites. Big Slick peut être terrible si : Vous allez « All-in » (ou misez substantiellement) au préflop pour ne rien toucher avec les trois premières cartes communes. Vous attrapez un As ou un Roi au flop, vous misez un gros paquet de jetons, mais le Turn devient favorable à un autre joueur.



Puisque même une paire de deux peut battre le Big Slick, je recommande de ne pas aller à tapis avec cette main au préflop si beaucoup de joueurs sont impliqués dans le pot. C’est d’habitude beaucoup trop risqué parce qu’il y a trop de mains qui peuvent vous battre. Aller à tapis avec Big Slick revient à se dire « je ne suis pas confiant que je peux remporter cette partie, donc j’espère que je vais être chanceux en risquant tous mes jetons sur cet As et ce Roi.



Le second scénario où vous êtes battu tandis que vous avez touché votre Roi ou votre As est extrêmement frustrant. Par exemple, vous avez A K en main et le flop vient A K 5. Vous êtes évidemment ravis puisque vous avez floppé une double paire de rêve. Mais quand est-il si Marc, le nouveau qui vient d’apprendre le poker détient une paire de 5 ? Si c’est le cas, il y a de grandes chances pour que Marc vous pique tous vos jetons.



Votre stratégie pour jouer A K consiste à réduire les chances qu’un adversaire soit chanceux au flop. Pour cela, il faut faire une grosse mise ou relance au préflop qui va décourager les mains moyennes d’entrer en jeu. Le but est de se retrouver en « tête-à-tête » lorsque vous détenez Big Slick. Il faut forcer les joueurs comme Marc à se coucher avant qu’ils touchent quelque chose au flop. Cela va prévenir des Bad Beats éventuels, en abaissant les statistiques lorsque trop de joueurs sont impliqués dans un pot.



La position la plus difficile pour exploiter Big Slick est UTG si vous ne touchez rien au flop.Voici une stratégie possible : Vous êtes UTG, le premier à parler dans une partie de Texas Hold’em No Limit et vous détenez A K de carreaux. C’est une main magnifique et une position déplorable. Au lieu de limper pour laisser toutes les mains moyennes vous rejoindre, il faut faire une grosse mise comme expliquée auparavant. Par exemple, vous misez trois ou quatre fois le montant de la Big Blind. Certains joueurs vont limper avec A K lorsqu’ils sont UTG, en espérant que quelqu’un d’autres effectue la grosse relance qui va permettre de sur-relancer. Je n’aime pas cette stratégie car si un adversaire fait la première mise importante, cela veut dire qu’il prend le contrôle du pot et des mises. Par exemple, disons que je limp avec A K et que Marc mise de quatre fois le montant de la Big Blind. Tout le monde se couche et je relance de quatre fois sa mise. Sans hésitation, Marc avance son tapis. Vous voyez comment cela peut devenir un véritable désastre ? Marc pourrait détenir une paire de 9 qui pourrait me battre si je ne touche pas la bonne carte. Cela dit, il peut aussi détenir A J, et dans quel cas c’est moi qui part favori. L’important n’est pas là puisqu’il faut focaliser sur l’importance de ne pas se retrouver dans de telles situations. Il ne faut pas miser tous son stack sur Big Slick afin de s’en remettre à la chance pour espérer une victoire.



Autant que possible, il faut rester en contrôle total de sa destinée à la table de poker. Bien sûr, il y a des joueurs qui vont prendre plus de risques avec leurs jetons, mais ils misent plus sur la chance que sur l’expérience.



Reprenons notre main. J’ai misé 3 fois la BB et tout le monde se couche sauf Marc qui me suit. Ainsi, c’est moi qui prends le contrôle de la table en créant une situation de tête-à-tête, et en étant maître des mises. Le flop montre 2 9 7 et je suis premier à parler. Évidemment, le flop est terrible pour moi. La meilleure possibilité est de trouver un tirage couleur si c’est possible. Alors, qu’est-ce que je peux faire ? Est-ce que je dois checker avec ma hauteur à l’As ? Au contraire, c’est maintenant que vous devez tirer encore un coup en jouant le plus agressif possible. En effet, il faut garder à l’esprit que ce flop n’a certainement pas aidé Marc non plus. Si je check, Marc va sentir ma faiblesse, et il va tenter de voler le pot. En misant à nouveau, Marc va penser que vous tenez une top paire et que vous avez la meilleure main. Conséquemment, Marc va certainement se coucher. Même si Marc suit, je suis toujours dans l’espoir de remporter le pot. Si le Turn n’aide pas, je recule en checkant. A ce stade, je veux minimiser mes pertes et ne pas me creuser une tombe plus profonde en tentant un ultime bluff. Si jamais je suis sur-relancé sur ma mise postflop, il est temps de laisser tomber. Je peux très bien améliorer mon jeu sur le Turn ou la River, et c’est tant mieux pour moi. Mais peu importe le scénario final car le plus important est de ne pas se mettre en danger en risquant trop de jetons dans ce pot à l’issue incertaine. Dans cette main, j’ai fait le maximum pour me mettre en bonne situation pour rafler le pot, mais j’ai aussi fait en sorte de minimiser les pertes si ça tourne mal.



Dans le cadre où je me retrouve avec plusieurs adversaires sur le flop 2 9 7, les chances que quelqu’un ait amélioré sa main au flop sont drastiquement plus importantes. Cela veut dire que je ne vais pas faire une grosse mise postflop. A la place, je vais juste checker en laissant partir le pot si quelqu’un mise gros.



Les chances d’avoir Big Slick en main sont de 1 sur 83, et d’avoir les cartes assorties est d’une chance sur 332. Et cela ne prend même pas en compte votre position. Big Slick est rare ; il faut bien le soigner quand il arrive entre vos mains. C’est une main qui pourrait vous récompenser si elle est jouée avec délicatesse, mais pourrait vous coûter cher si vous ne prenez pas vos précautions. Bon poker !